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Anecdot'hic. Jour qui coupe les cheveux en quatre.

Anecdot'hic. Jour qui coupe les cheveux en quatre.
©Géraldine BANTI

RDV chez le coiffeur. Première fois dans ce salon.

Mon coiffeur désigné m'invite à m'installer. Nous discutons brièvement de mes attentes.
Ayant pris RDV par téléphone, je prête attention à la décoration du salon, que je qualifierais, sans dire figée dans le temps, d'un peu retardataire.
Les dames aux bigoudis me confirment que la clientèle est de moyenne d'âge mûr. De coiffures à bouclettes, coloration blond dégradé de violet et mises en pli.
Pour ma part, ma chevelure est naturelle, je suis là pour moderniser ma coupe.
J'attendais quelque chose de frais mais pas transformationnel pour ma nouvelle tête. Le coiffeur est jeune, je me sens rassurée sur le style qu'il va me donner.
Tête propre, serviette soigneusement nouée avec ce talent dont seuls les coiffeurs ont le secret, je m'installe sur un fauteuil que le soleil vient baigner de sa lumière.

Coiffeur entame sa mission. Cliente entame la conversation.

Je prête peu attention à mon reflet dans le miroir car le soleil l'éblouit. Des moments flash de contre-jour, déclenchés par le passage des collègues coiffeurs, me permettent de me rassurer sur la bonne exécution de ma demande capillaire.

Un passage, de la porte d'entrée à la salle du fond. Deuxième passage. Puis trois, puis quatre. Un coiffeur se lance dans des va-et-vient sans autre but que de jeter des regards dans ma direction.
Il procède de plus en plus vite, le nombre de pas se réduit, s'accélère. Comme pour les rétroviseurs de la voiture et ma tête statique oblige, il se place en angle mort de mes possibilités rotatives. Je sens toutefois sa présence. Il me fixe.
Puis il repart dans ses pas pour me voir "sous tous les angles" .

Prise soudainement de doute, je me questionne sévèrement sur la qualité du travail dont ma tête est en train de faire les frais. Je vérifie que les consignes sont respectées puis nous passons au coiffage.
A côté, Coiffeur "runner" toujours en mouvement.
Quant à celui  qui s'occupe de moi, il s'aperçoit également des questions existentielles que se pose son collègue avec ses aller-retours.

Le sèche-cheveux s'arrête, il lance enfin :
- Ça va ?
- "Ça va…", répond Forrest Gump d'un ton marathonien


Très maniéré, il accompagne maintenant ses questionnements intérieurs de gestes, porte sa main au menton comme pour aider la solution à l'énigme à se révéler.

Je me lance à sa rescousse avec humour :
- "C'est raté derrière ?" tout en touchant mes cheveux.
Apparemment soulagé que je lui aie posé la question, il s'approche.
- Ah non non...
Puis dans un mélange de gêne et de soulagement lâche enfin son aveu :
- C'est que, je vous regarde depuis tout à l'heure et... Euh... C'est fou... Vous ressemblez beaucoup à ma belle-sœur !
😂😂😂😂

Anecdot'hic.
Heure de verdict.
Il a sorti son téléphone pour me montrer toutes ses photos de famille...

PS : Une autre fois, lors d'un déplacement professionnel, et alors que ma frange était fraîchement coupée, le formateur a aussi bloqué et fini par me dire :

-"Je n'ose pas vous le dire mais quand je vous ai vue, j'ai adoré. Vous ressemblez à Sandra Bullock. Dans gravity. Avec sa frange... Je suis fan 🤩 ! "


Moralité : si vous voulez ressembler à quelqu'un malgré vous, allez chez le coiffeur !

Et vous ? Avec ou sans brushing, vous a-t-on déjà pris pour un.e autre ?

Apprêtez-vous à Vivre. Bien coiffé ou non ;)
.Géraldine.